Eden Tchagna, la J.K. Rowling de l’Afrique
Publié le : 10 avr. 2024
Bonjour chère auteure Eden. Merci à vous d’avoir agréé cette interview.
Tama : Comment avez-vous commencé à écrire ?
Eden : J’ai commencé à écrire à l’âge de 12 ans mais de façon amatrice. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais. J’aimais écrire sur tout ce qui était autour de moi. J’interprétais et j’écrivais. Je vais vous raconter mon anecdote : parfois, je parlais toute seule, en regardant les arbres, en regardant dans la nature. Et donc tout ça m’inspirait.
Lorsque je suis arrivée à l’université, j’ai commencé à écrire dans le but de faire une thérapie parce que dans mon jeune âge, j’avais subi plusieurs railleries de plusieurs personnes à cause de ma forte corpulence qui n’allait pas avec mon âge. Pour me déchainer aux yeux de toutes ses personnes, je prenais un stylo, je prenais une feuille pour écrire. Donc, c’est de là qu’est réellement née la passion d’écrire.
Tama : Qu’est-ce qui vous inspire toutes ces histoires ?
Eden : Ce qui m’inspire toutes ces histoires, ce sont les faits, les faits de société. Parfois, c’est ma maman qui me raconte ce qu’elle a eu à vivre depuis longtemps. Elle me raconte des histoires, vraiment parfois, très difficiles dans le monde des vivants. C’est ça qui me passionne. Moi, j’écris vraiment les faits réels. Mon but principal est de dénoncer et de prévenir. C’est pourquoi dans la plupart de mes écrits, je mets Dieu en avant, je mets les ancêtres, parce que nous sommes des africains et on ne doit pas se dénaturer, perdre notre culture.
Je suis inspirée par plusieurs écrivains comme André Breton et J. K. Rowling. Il y a également l’écrivaine Camerounaise Ernestine Mbakou qui m'inspire par son écriture, et qui m’a beaucoup aidé.
Tama : Quelles sont les grandes difficultés que vous avez rencontrées lors de l’écriture de vos œuvres ?
Eden : J’ai été frustrée au départ lors de mes écritures, peut-être par les amis qui franchement ne m’épaulaient pas, par plusieurs personnes qui m’ont découragé au départ, et parce que l’activité n’était pas pécuniaire. Raison pour laquelle, je me sentis à un moment lésée parce que ce n’est pas facile de se projeter dans le monde de l’écriture avec un espace qui n’est pas adéquat. Donc, je n’avais jamais su qu’avec l’écriture, je pouvais avoir de quoi manger. Par conséquent, j’écrivais par passion.
Tama : Qu’est-ce qui vous motive à continuer à écrire?
Eden : Je me définis toujours comme celle-là qui va allez de l’avant malgré toutes les difficultés.
J’ai envie de devenir la J. K. Rowling de l’Afrique. Tant que je n’y parviendrai pas, je ne vais pas me reposer.
Tama : Qu’apportez-vous de différent dans vos livres ?
Eden : Ma différenciation, c’est le fait de toucher des sujets que les gens fuient. Je me définis comme une auteure gothique. C’est-à-dire que je vais puiser au fin fond de l’existentiel. Autrement dit, je prends mes ressources dans le monde spirituel et dans le monde, parfois, des non-vivants. Surtout, il ne faut pas avoir peur (rire). Mais, c’est comme cela.
Tama : Quelle est le livre qui vous tient le plus à cœur au nombre de vos livres ?
Eden : J’aime les histoires que me racontait ma maman et j’aime les histoires dans lesquels il y a toujours des hommes mystiques et mythiques.
Le livre qui me tient le plus à cœur, c’est vraiment Le serpent de ma ménagère parce que c’est ça qui a ouvert beaucoup les portes. Au départ, j’écrivais juste dans l’amour. Mais en 2022, à la suite d’une maladie qui a failli m’emporter, lorsque j’ai survécu à cette maladie-là, j’étais convaincue que c’est grâce à Dieu.
Le serpent de ma ménagère, c’est ce livre qui m’a fait sortir du carcan de l’amour, de la thématique de l’amour. Je me suis dite : je vais me spécialiser dans une thématique qui ferait peur mais apporterait d’autres connaissances à mon lectorat.
Tama : Un mot à l’endroit de vos lecteurs sur Tama ?
Eden : Je remercie tous ceux qui me lisent sur Tama. Je vous réserve encore de nombreuses surprises.
Tama : Merci, chère auteure d’avoir prêté à l’exercice et puisse votre mission d’écrivaine être plus féconde et grandiose qu’il ne l’est maintenant.