Pour Moïse, 22 ans et les poches vides, la vie à Bukavu avait le goût de la poussière. Jusqu'au jour où le miracle tombe du ciel : un poste dans une ONG et un salaire de 450 dollars. En une seconde, Moïse n'est plus le chômeur qu'on ignore. Il devient "Le Boss".
Mais l'argent, ça attire les mouches. Et la plus grosse d'entre elles s'appelle Jackson. Sous l'emprise de ce faux grand-frère, Moïse plonge tête la première dans le piège du "m'as-tu-vu". Il s'achète un costume bleu électrique qui brille trop, paie des tournées à des inconnus et se noie dans des dettes avant même d'avoir touché son premier billet.
La chute est brutale. Quand la fête s'arrête, il reste la gueule de bois et la honte de ne même pas pouvoir soigner sa propre mère. Grâce à un collègue bienveillant, Moïse tente de se redresser. Il apprend à dire non, à construire au lieu de flamber. Il croit avoir gagné sa liberté.
Sauf qu'à Bukavu, on ne quitte pas la table tant que Jackson n'a pas fini de manger. Le soir où Moïse pense être enfin sorti d'affaire, son téléphone vibre. Une vidéo surgit du passé. Une erreur de jeunesse, filmée un soir d'ivresse. Le message est clair : Moïse ne sera jamais libre. Il sera un esclave, ou il sera détruit.