L’escroquerie n’est pas nouvelle dans l’histoire des hommes, on pourrait même dire que l’appât du gain, et surtout le désir de ne pas se faire frapper mais de frapper est aussi vieux que toutes les autres formes de malices. Seulement, si de tels phénomènes sont restés marginaux dans le temps, notre génération est sans doute celle qui a permis de pousser l’arnaque à son paroxysme en la transformant en art de vivre.
Et les victimes qui se comptent autant chez les gens d’en haut que chez ceux d’en bas ont légitimé l’activité pour transformer le feyman en un personnage fort envié des jeunes générations. L’argent n’a pas d’odeur.
Ainsi est-on entré sans heurts, doucement et sûrement, dans le grand univers de « L’avenir appartient à celui qui fey le premier »; et la feymania, par ses stars locales, dont un certain Donatien, l’une des figures de proue du mouvement, dont les frappes furent inévitablement présidentielles, a acquis ses lettres de « noblesse ».
Faut il en rire ou en pleurer ? Ce sont donc toutes ces histoires du quotidien, témoins d’une activité ingénieuse et pernicieuse qui force sourire et stupéfaction, que Joseph Mbarga, un maître des mots, incubé dans le biotope de Douala, la cité de l’arnaqueur-roi, nous conte avec autant de délices.