Ils veulent que j’oublie, que je pardonne. Comment oublier ? Comment pardonner ?
Comment oublier que dans ce manoir aux murs blancs, au plafond staffé et au sol marbré, j’ai vécu l’horreur ? Comment oublier qu’au milieu de ce luxe aveuglant mon corps a été pillé et retourné tel un champ de mine ? Je n’avais que dix-huit ans.
Comment pardonner à cette femme qui recevait les éloges du monde pour ses bienfaits alors que le diable sommeillait en elle ? Comment pardonner à cette femme qui nous a vendu toutes les nuits à ces hommes sans scrupules pour s’acheter une nouvelle paire de chaussure ou une nouvelle voiture ?
Je ne puis oublier, je ne puis pardonner. Mon âme s’est assombrie, mon corps s’est endurci. Ce corps qui ne jamais ne pourra enfanter à cause de cette femme.
Ils disent que seule la paix pourra rincer mon âme, ils l’appellent la paix du cœur.
Alida est mon prénom, mon intimité a été détruite à fleur d’âge. Voici mon histoire...