Dans une ville ravagée par la violence et le silence complice des autorités, les jours se succèdent avec le goût amer de l’impunité. Talala, le narrateur, est témoin d’un drame devenu banal: des corps sans nom, sans plainte, rejetés un à un par la lagune, comme si la mort elle-même s’était lassée de les garder.
Ce soir-là, le crépuscule tombe sur une rue éventrée, et les pierres, les cendres, le sang séché racontent ce que les hommes préfèrent oublier. Le quatrième, le cinquième, le sixième... puis un septième corps s’ajoute à la longue litanie des oubliés. Ce sont des jeunes, des innocents, des manifestants peut-être. Personne ne veut en parler.
À travers un style dense et poétique, Adjinon Adjitchi livre une chronique bouleversante de l’horreur ordinaire dans une république étouffée. La nouvelle interroge la mémoire collective, la résignation, et la capacité des peuples à rester debout quand la terre elle-même semble renier ses enfants.