Ablawa et le serpent rouge

Depuis toute petite, j’ai grandi aux côtés d’un frère qui avait un talent incroyable pour le dessin. Et moi, je me suis longtemps demandé : et mon don à moi, c’était quoi ? Fille du Bénin, fière héritière des traditions de chez moi, j’ai toujours baigné dans un univers qui nourrissait mon imagination. Mais c’est un jour, presque par hasard, que j’ai découvert mon véritable talent. Je racontais à ma mère le film que je venais de voir… jusqu’au moment où j’ai oublié la suite. Alors, sans même y réfléchir, j’ai inventé la fin. Les mots coulaient facilement, l’histoire se tissait d’elle-même, et, étonnamment, tout s’accordait parfaitement avec le reste du film. À la fin, ma mère était ravie, émue, souriante… sans savoir que toute la fin venait de mon imagination. Ce jour-là, j’ai compris : j’aimais raconter, inventer, créer. Et si ce simple récit pouvait faire sourire ma mère, pourquoi ne pas offrir ce sourire au monde entier, à travers les histoires qui naissent dans mes pensées ?