« Le jeune homme entendait ses collègues tenter de le raisonner, mais il ne les écoutait pas. Il avait déjà pris sa décision et ne comptait pas se rétracter. Il rédigerait sa lettre de démission et irait la déposer chez son patron aujourd’hui même. Il avait suffisamment pris du recul, encaissé, à un moment, il fallait dire Stop ! Il était bien conscient que le contenu de son compte en banque, frêle et anémié, ne lui permettrait pas de tenir longtemps en l’absence de salaire. Il savait également que son bailleur n’était pas un homme connu pour sa patience, et qu’il n’hésitait pas mettre à la porte un locataire qui accusait du retard ou qui faisait ne serait-ce qu’un mois sans payer son loyer. Cependant, il se dit que la providence viendrait à sa rescousse et que DIEU ne l’abandonnerait pas. Ne faisait-il pas régulièrement la quête à la messe ? Ne payait-il pas sa dime chaque mois ? Ne faisait-il pas l’aumône aux pauvres, particulièrement à cet infirme qui se trouvait tous les matins devant le supermarché de son quartier ? Non, se rassurait-il, il trouverait un moyen de retomber sur ses pieds et de survivre sans cet emploi avilissant. »
Le choix de raison traite du tiraillement permanent entre la raison et les émotions de chaque être humain et du dilemme intérieur qui en résulte.